Chez Nexmove ou chez Force Femmes, j’accompagne des « personnes en transition professionnelle » ou, d’une manière plus prosaïque, au chômage.

Cette étape de vie, parfois violente, est aujourd’hui devenue un quasi incontournable du parcours professionnel. A l’exception de ceux pour qui le changement est une habitude ou un désir permanent, cet événement est un moment difficile voire très pénible. Au-delà de la peur légitime à plus ou moins longue échéance d’avoir des difficultés à faire face à ses obligations financières, se rajoutent la pression sociale – vecteur de honte personnelle et cette méchante tendance à se dire que nous sommes nuls ! Dans notre culture, être au chômage est forcément un échec et cet échec est de notre faute, forcément ! Regarder ce passage de manière positive n’est pas facile, c’est pourtant la meilleure manière d’en sortir par le haut et parfois bien plus haut que ce que nous imaginions.

Nous avons la chance en France d’avoir un système de protection qui nous laisse un peu de temps pour rebondir, comment en faire bon usage ?

1-     Prenons du temps pour nous : Absorbés dans une course frénétique pour gérer notre quotidien professionnel et personnel – cette course étant souvent encore plus intense pour les femmes qui assurent seules ou modestement accompagnées, la bonne marche du foyer – nous ne savons plus qui nous sommes vraiment. Dans cette période de perte, profiter d’un agenda allégé exige d’abord que l’on s’en donne la permission. « C’est pas bien d’aller au ciné avec ses enfants ou d’aller faire une balade en forêt ou au musée, alors qu’on devrait être à fond pour retrouver un job ! » Le vrai sujet, c’est que tant que nous sommes dans l’angoisse, dans la tristesse ou la colère, nous ne sommes bons à rien pour retrouver un emploi. Nous ne sommes plus nous-mêmes. Prendre soin de soi, c’est se retrouver et par la même occasion, retrouver l’équilibre nécessaire à ses futurs succès. Ok, plus facile à dire qu’à faire et à chacun de voir !

2-     Regardons ailleurs : Nous sommes redevenus nous. Tout n’est pas possible mais il y a beaucoup plus de possibles que ceux auxquels nous pensons spontanément. Partons du postulat que nous ne nous connaissons pas bien et sous-estimons nos ressources. Nous ne sommes pas dans une case parce que nous ne pouvons pas être dans les autres mais parce que nous, aidés par les autres, nous y sommes mis. Allons voir d’autres cases, peut-être plus grandes, plus ouvertes et dont la déco nous va mieux. Que risquons-nous à explorer ?

3-     Rapprochons-nous de nos envies : En explorant, nous trouvons une ou plusieurs « cases » intéressantes, comment choisir, comment s’en rapprocher ? Allons voir ceux qui sont dans la case en question, rencontrons-les, soyons curieux, continuons l’exploration mais de l’intérieur. N’attendons pas un résultat immédiat, soyons dans l’action mais une action exploratrice pas intrusive.

4-     Soyons décidés, volontaires, habitons la case qui nous fait envie : Nous avons identifié une case qui nous va bien, nous voulons y être. Soyons-y, commençons par être cette nouvelle personne qui nous fait envie, passons d’un discours tourné sur notre passé « j’ai travaillé pendant 10 ans dans… » à une affirmation de l’avenir qui nous plaît au présent : « je suis en cours de formation pour, je rencontre des personnes qui, je monte un projet pour ….. ». Lorsque nous imaginons nos futures vacances, une destination nouvelle, nous nous projetons avec envie sur cette jolie chambre d’hôtes à Rome, dégottée sur Internet, sur la visite du Colisée et des pâtes au pesto, nous ne nous repassons pas en boucle les dernières vacances en Bretagne, très réussies certes mais passées. Évidemment, se projeter dans l’avenir professionnel, c’est aussi faire surgir les angoisses liées à nos capacités : « c’est un nouveau truc, vais-je y arriver, je n’ai jamais fait ça…. ». C’est là que nous devons nous rappeler qu’il y a toujours un jour où nous avons fait quelque chose pour la première fois, avec un peu d’appréhension peut-être, mais nous y sommes arrivés et nous avons plein d’exemples, à commencer par celui dont aucun d’entre nous n’a souvenir, sauf ceux de ses parents : nos premiers pas.

Vous ne pouvez pas contrôler ce qui se passe dans la tête du recruteur qui vous reçoit. En revanche, vous avez tous les pouvoirs sur ce qui se passe dans la vôtre et si c’est ok pour vous, le recruteur le sentira et ça fait toute la différence.

En résumé, le plus gros du travail est d’abord sur nous et, lorsque l’on prend la peine de le faire, non seulement, il y a des résultats et en plus nous sommes très fiers de l’avoir fait.

Plutôt que bon courage, je dirais, prenez soin de vous, bonne exploration et belles découvertes à toutes celles et ceux qui vivent cela aujourd’hui.

Philippe Négrier

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