Avec l’avènement des outils numériques qui ont révolutionné les techniques de recherche, l’Outplacement vit une petite révolution culturelle. Aujourd’hui, l’importance de travailler sa posture est devenu un enjeu central dans ce type d’accompagnement, où le cadre est amené à revoir son angle de vue sur de nombreux sujets. Eclairage avec Marc Saunder, membre du Bureau Exécutif de Syntec Conseil en Évolution Professionnelle.

Sur un total d’environ 400 000 cadres actuellement en recherche d’emploi, moins de 10 000 bénéficient aujourd’hui d’un accompagnement individuel dit « d’outplacement » par un cabinet membre de Syntec Conseil en Évolution Professionnelle. Ce type de prestation, financé par les employeurs, repose sur trois axes : la construction d’un projet, le « marketing personnel » du candidat et la campagne de recherche d’emploi proprement dite. « Ces programmes sont construits par les cabinets pour aider les cadres et dirigeants à rebondir. Si le pourcentage de personnes accompagnées reste cependant faible, ce n’est pas seulement parce qu’une partie des entreprises ne propose pas encore la solution « outplacement » à leurs cadres : cela tient aussi au fait que nombre de ces derniers ont encore tendance à privilégier la contrevaleur financière du budget lorsque le choix leur est proposé, pensant qu’ils pourront se débrouiller seuls. Nous devons donc contribuer à une double prise de conscience : celle par le salarié des bénéfices d’une prestation d’outplacement, celle par l’entreprise de la nécessité d’inclure plus systématiquement une prestation d’accompagnement  dans leurs transactions de sortie » indique Marc Saunder, membre du Bureau Exécutif de Syntec Conseil en Évolution Professionnelle.

Lutter contre l’isolement

Pourtant, outre l’accompagnement personnalisé, un outplacement présente bien des atouts pour le cadre confronté à une transition professionnelle souvent difficile à négocier. Premièrement, il lui permet de ne pas se retrouver brutalement isolé en lui donnant accès à un lieu où il pourra confronter ses idées au regard non seulement de professionnels de l’accompagnement, mais aussi à d’autres personnes dans la même situation que lui. Un lieu où sont mis à sa disposition des outils, des bases de données et des réseaux auxquels il n’aurait probablement pas accès tout seul. Certains cabinets proposent même aujourd’hui des espaces de co-working où l’on pratique l’approche collaborative, où l’on échange des coordonnées utiles (networking), où l’on se regroupe par secteur d’activité ou encore par métier. Objectif : partager, se serrer les coudes et devenir plus fort avec l’aide du groupe.

Posture et prise de parole au cœur du travail

Dans le cadre de l’accompagnement lui-même, un des autres atouts de l’outplacement est d’aider les cadres à travailler sur leur posture. « Il s’agit de les amener à ne plus être centrés sur leur problématique mais sur celles des entreprises qu’ils rencontrent. Ainsi, ils passeront d’une logique où ils devaient « se vendre » à une logique d’échange entre professionnels, sur les sujets et les enjeux de l’entreprise, la vision d’un marché. Ce faisant, ils apporteront la preuve qu’ils ont tourné la page de leur dernière expérience, qu’ils sont agiles et en mesure de se projeter dans un nouvel environnement » ajoute Marc Saunder. Le consultant va aussi conseiller le cadre sur sa prise de parole, c’est-à-dire sa capacité à se rendre visible sur son marché. Une approche qui peut prendre plusieurs formes : publier des articles sur internet (Journal du net, LinkedIn), renforcer leur présence sur les réseaux sociaux, écrire un ouvrage spécialisé, donner des cours ou des conférences, s’engager dans des associations ou des syndicats professionnels , participer à des think-tank, à des clubs métiers (DRH, DSI, DD…), être actif dans l’association des anciens élèves de son école ou de son université, etc. « Toutes ces manières de prendre la parole permettent de se positionner sur un secteur et de faire rayonner son expertise. Leur effet sur la recherche d’emploi est déterminant » commente Marc Saunder.

Une approche où la bienveillance tient une grande place

Dans ce nouveau contexte, les cabinets membres de Syntec CEP ont depuis longtemps déjà compris que, pour accompagner efficacement le changement, il fallait qu’ils changent eux-mêmes. « Aujourd’hui, nous devons notamment être capables d’utiliser les outils digitaux quand ils sont pertinents, en menant par exemple certaines sessions en visioconférence si cela arrange le candidat. L’accompagnement a évolué et comporte en outre désormais une forte composante de coaching destinée à aider les cadres concernés à travailler leur posture. La prestation d’outplacement consiste ainsi en deux étapes clé : la première, qui se déroule en face à face individuel, est une phase de bilan qui permet au cadre de construire ou d’affiner son projet professionnel, qu’il s’agisse de la recherche d’un nouveau poste salarié ou d’autre chose, en restant suffisamment ouvert pour que la personne ne s’interdise aucune option. La seconde, qui gagne beaucoup à être menée en atelier car la dynamique de groupe lui est bénéfique, concerne le « marketing personnel » : apprendre à communiquer autour de son projet, gérer son stress, développer l’affirmation de soi et le leadership, savoir utiliser les réseaux sociaux, etc » précise Marc Saunder. A ce titre, faire appel à un cabinet membre de Syntec CEP garantit à l’entreprise le respect par les consultants d’un code d’éthique strict et une certaine approche de l’accompagnement, où la bienveillance tient une grande place. « Car nous sommes pleinement conscients de notre rôle, qui est de permettre à des cadres contraints de tourner une page, parfois douloureuse, de reprendre confiance et de se relancer sur le marché du travail » ajoute Marc Saunder en guise de conclusion.

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